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La révolution numérique en marche en Afrique

L'Afrique est en train de participer à la révolution numérique. Sur le continent, des entreprises de commerce en ligne, comme Jumia en Côte d'Ivoire, affirment qu'elles créent des conditions de croissance pour les petites et moyennes entreprises. Le jeudi 2 mars 2017 à Paris, s'est tenue la 1ère édition des Adicomdays (Africa Digital Communication). Des trophées pour récompenser le talent et l'innovation dans la communication digitale en Afrique.

 

L'Afrique est en train de participer à la révolution numérique. Sur le continent, des entreprises de commerce en ligne, comme Jumia en Côte d'Ivoire, affirment qu'elles créent des conditions de croissance pour les petites et moyennes entreprises. Le jeudi 2 mars 2017 à Paris, s'est tenue la 1ère édition des Adicomdays (Africa Digital Communication). Des trophées pour récompenser le talent et l'innovation dans la communication digitale en Afrique.

L'attribution des premiers trophées des Adicomdays a été précédée par le partage d'expériences et la présentation d'études de cabinet d'audit et de conseil ainsi que d'instituts de sondage, consacrées à une Afrique connectée. Wari, une plateforme digitale de services (paiement de factures, recharge de crédit téléphonique, versement de pensions, transfert d'argent...), créée en 2008 au Sénégal poursuit son développement.

Invité d'honneur des Adicomdays, Wari était représentée par sa directrice de communication, Awa Dia : « Aujourd'hui, Wari, c'est 45 000 emplois directs créés à travers ses points de service un petit peu partout en Afrique : 500 000 points avec les partenariats que nous avons liés, mais 45 000 emplois directs. Nous sommes à peu près 300 au siège, de plusieurs nationalités, principalement africaines parce que nous croyons au talent africain, mais le recrutement de Wari est cosmopolite ; il y a des Chinois, des Russes, des Français... C'est ça aujourd'hui la force de Wari et c'est assez représentatif du monde du digital. » Cette start-up spécialisée en finance et technologie vient de racheter la filiale sénégalaise de l'opérateur téléphonique Tigo.

Les start-ups parfois victimes de décisions politiques

Parmi les influenceurs Web présents aux Adicomdays, la fondatrice d'AppsTech, spécialisée dans les services et les solutions informatiques, dont l'un des deux centres d'incubation créés au Cameroun, celui de Buéa, est paralysé depuis la coupure de tout accès Internet dans les régions anglophones.

Rebecca Enonchong estime que sa réactivité personnelle sur le réseau social Twitter va de pair avec des préoccupations de développement : « On a plus de 100 start-ups qui émanent de nos deux centres d'incubation. Aujourd'hui, on a plus d'une soixantaine de start-ups incubées qui sont dans les deux centres. Malheureusement, le centre de Bouéa est coupé de l'Internet. Pour nous, c'est décourageant. On sait qu'en général, une start-up va générer entre 3 et 20 emplois, ce qui est conséquent. Quand on sait surtout en Afrique que chaque emploi nourrit une vingtaine de personnes, c'est important. »

Bond en avant dans les nouvelles technologies malgré une connectivité limitée

Au-delà de ces problèmes de gouvernance dans les endroits où l'Internet est coupé par les pouvoirs publics, la révolution digitale et numérique sauve des vies aujourd'hui, comme l'explique Noël Albertus, chargé Du Maghreb et de l'Afrique francophone au cabinet d'audit et de conseil PwC : « l'Afrique est en train de devenir probablement un des leaders dans le monde dans l'utilisation des drones dans le domaine de la santé, dans le domaine de l'immobilier, des assurances, grâce notamment à la baisse des coûts. Donc, non, ce n'est pas que réservé à une élite sociale, c'est en train de se démocratiser. Le cas d'une famille isolée en Afrique de l'Est, qui avait un enfant malade et grâce à la technologie des drones, a pu se faire livrer un médicament en quelques heures. »

L'utilisation des drones au Kenya, notamment pour transporter du sang destiné à la transfusion est aujourd'hui une réalité. Même si, malgré ce dynamisme dans le domaine des nouvelles technologies sur le continent, moins de 30 % des Africains ont aujourd'hui accès à Internet, la plupart seulement de manière basique.

 

Source de l'article : http://www.rfi.fr/emission/20170306-revolution-numerique-marche-afrique